- COUPERIN (LES)
- COUPERIN (LES)COUPERIN LESLa plus illustre lignée de musiciens français: quinze artistes, qui ont servi la musique pendant plus de deux siècles, la plupart comme clavecinistes, organistes et compositeurs, mais aussi comme chanteurs, violistes ou maîtres de musique. La tribune de Saint-Gervais (Paris) fut une sorte de fief familial qui assura leur renom, ainsi que l’orgue des Clicquot qu’elle abrite. Les Couperin sont sortis de Chaumes-en-Brie (actuelle Seine-et-Marne), avant de se fixer à Paris vers la fin du XVIIe siècle. Voici la liste des membres musiciens de cette éminente famille.1. Charles Ier (1595-1654), qui fut organiste en l’église abbatiale de Chaumes-en-Brie.2. Marc Roger Normand (1663-1734), son petit-fils par Élisabeth, qui exerça en Italie au service du roi de Piémont-Sardaigne.Trois fils de Charles Ier firent carrière dans la musique:3. Louis (1626-1661).4. François Ier, dit l’Ancien (1631-1701), qui fut organiste, claveciniste et professeur de musique. Alexandre Guilmant lui a attribué par erreur les deux messes pour orgue (à l’usage des paroisses, à l’usage des couvents) écrites en réalité par son célèbre neveu, François II.5. Charles II (1638-1679) enfin, qui fut organiste à Saint-Gervais, où il remplaça son frère Louis à partir de 1661. Ses pièces de clavecin sont perdues. On sait qu’il possédait un grand clavecin à pédalier.6. François II, dit le Grand, fils de Charles II.7. Marguerite Louise, fille de François l’Ancien (1676-1728), fut une cantatrice célèbre et appartint à la musique du roi dès 1702.8. Son frère, Nicolas (1680-1748), claveciniste et organiste, fut au service musical du comte de Toulouse et reçut, en 1723, la succession de la tribune de Saint-Gervais, après François le Grand. Ses œuvres ont été perdues.9. Armand Louis (1727-1789), fils de Nicolas, fut organiste à Saint-Gervais, mais aussi à Sainte-Marguerite, Saint-Barthélemy, Saint-Jean-en-Grève, à la Sainte-Chapelle, voire aux Carmes-Billettes, à Saint-Merry. En 1770, il fit partie de la musique du roi et devint organiste de Notre-Dame avec trois autres cotitulaires de la tribune. Ce fut l’un des organistes les plus réputés de son siècle. Il composa L’Amour médecin (cantatille, env. 1750), des Sonates en pièces de clavecin avec accompagnement de violon (1765), des Sonates en trio (1770), des motets.10. Marie Madeleine (1690-1742), fille aînée de François le Grand, fut organiste en l’abbaye de Maubuisson où elle avait pris l’habit en 1719.11. Marguerite Antoinette (1705-1778), sa sœur, fut, très jeune, suppléante de son père comme claveciniste à la cour. Elle obtint cette charge en 1730 et fut titularisée en 1736 après la mort d’Henri d’Anglebert. Elle enseigna la musique et le clavecin, où elle était virtuose, aux Enfants de France.12. Pierre Louis (1755-1789), fils d’Armand Louis, tint les orgues de Saint-Gervais à partir de 1773, ainsi que ceux de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle du Palais. Il fut aussi organiste du roi en 1787. On connaît de lui quelques airs et romances.13. Son frère, Gervais François (1759-1826), succéda à son père en 1789 comme organiste de la Sainte-Chapelle ainsi qu’à Pierre Louis à la Chapelle royale et à Saint-Gervais. Il fut également organiste à Saint-Jean-Saint-François et à Saint-Merry. Il écrivit notamment une symphonie, des Sonates de clavecin avec violon ou violoncelle ad libitum (1788), six romances qu’il composa pour sa femme, la cantatrice Hélène Narcisse Frey, quelques pages pour piano-forte et des transcriptions. Sa virtuosité exemplaire a dû l’emporter sur son talent de compositeur.14. Antoinette Victoire (1754-1812), fille d’Armand Louis, fut organiste, harpiste et cantatrice.15. Céleste Thérèse (1793-1860), fille de Gervais François, est la dernière Couperin à avoir servi l’orgue de Saint-Gervais, jusque vers 1830. On sait qu’elle avait conservé les traditions organistiques du XVIIIe siècle et qu’elle était l’une des rares titulaires de tribunes parisiennes à pouvoir improviser une fugue d’orgue.
Encyclopédie Universelle. 2012.